Le divers du monde ou d’une esthétique et poétique de l’altérité, d’après l’« Essai sur l’exotisme, une esthétique du divers » de Victor Segalen

COLETTE TRON

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Tron, C. (2023). Le divers du monde ou d’une esthétique et poétique de l’altérité, d’après l’« Essai sur l’exotisme, une esthétique du divers » de Victor Segalen. p-e-r-f-o-r-m-a-n-c-e, 7.


Résumé

Si le poète Victor Segalen a certainement influé sur une pensée de la diversité culturelle, il a peu influencé de théorie esthétique.

C’est en ce sens que sont présentées ici la pensée et la pratique, si actuelles et pourtant si méconnues, de Victor Segalen, alliant esthétique et poétique dans une conception du Divers, c’est-à-dire de l’Altérité, et comme ouverture des sens et intensification de la relation entre l’homme et le monde. Pour Segalen, il ne s’agit « par là que d’une chose mais immense : le sentiment que nous avons du divers ». Il ajoute : « En étant arrivé à ce rétrécissement progressif d’une notion si vaste {…}, comprendre le Monde et les Mondes. »

Dans le sens où l’aisthesis est la sensation, ou l’expérience esthétique, « une esthétique du divers » – sous-titre de son « Essai sur l’exotisme » -, comme sensation de la diversité » et faculté à percevoir le divers, devrait être le soin et l’attention apportés en contrepoint du conditionnement esthétique, clôturant, amoindrissant, atrophiant les sens, ou les an-esthésiant : et ainsi devenant misérables et faibles, perdant la puissance des capacités humaines à sentir et à vivre. Réduisant l’existence.

Là où « le divers décroît » (Segalen), « le désert croît » (Nietzsche).

« Là est le grand danger terrestre, écrivait Segalen. C’est donc contre cette déchéance qu’il faut lutter, se battre, – mourir peut-être avec beauté. Les poètes, les visionnaires, mènent toujours ce combat, soit au plus profond d’eux-mêmes, soit contre les limites de la Connaissance. »

Et il a la conviction que le Divers est « une doctrine bonne à tous, efficace, active » et l’« Exotisme, source d’énergie, mentale, esthétique ou physique ».

Cette lutte contre le chaos, contre le nihilisme, « n’est point comme unique ressort d’esthétique, mais comme la Loi fondamentale de l’Intensité de la Sensation, de l’exaltation du Sentir ; donc de vivre. C’est par la différence, et dans le Divers, que s’exalte l’existence ». Là est « la valeur de la Vie ». Et rechercher l’Exotisme, « source d’énergie – mentale, esthétique ou physique », est chercher « l’Intensité, donc la Puissance, donc la Vie. »

Singularité et innovation de la démarche, Segalen tentait là « la contre-épreuve » à certains de ses contemporains, écrivains ou peintres, mais aussi savants et ambassadeurs. Pour un récit et une représentation à l’encontre de l’orientalisme, dont l’hégémonie produit ou ne reproduit que le discours et la vision de l’impérialisme, et dont Edward Saïd écrira bien après qu’il ne s’agit là que du reflet et relais de l’occident (L’orientalisme, l’Orient créé par l’Occident, Saïd, Seuil, 1980). Ou : un discours du même.

Or, avec cette recherche sur l’esthétique, Segalen proposait une poétique, et vers une politique. Une poétique de l’Altérité.

Un siècle après Segalen, plusieurs décennies après la décolonisation, avec les études et théories postcoloniales, et dans le contexte de la globalisation, cette dernière n’étant pas exclusivement culturelle, mais aussi technologique et économique, qu’en est-il de l’Altérité, et comment l’appréhender, par les sens, le sensible, la sensation ?

A la suite de la poétique de la Relation de Édouard Glissant, l’esthétique du divers et les poétiques de l’Altérité se présentent comme une mise à l’épreuve actualisée de la « Loi d’exotisme » de Segalen. Comme une ouverture à l’autre. Humain, non-humain, « sur-humain »…

Du divers : esthétique, poétique, politique de l’altérité

d’après l’ « Essai sur l’exotisme » de Victor Segalen

Introduction : Essai sur l’exotisme, une esthétique du divers

Commencé en 1904 en mer de Java, aux abords de l’Indonésie, et développé lors de voyages en Chine, en Océanie, ce jusqu’en 1918, tout en lisant, entre autres, « La critique de la raison pure » de Kant, « Le monde comme volonté et représentation » de Schöpenhauer, et en s’intéressant à la volonté de puissance chez Nietzsche, ou encore à la biologie via Clouard, Quinton et bien sûr Darwin, mais aussi à la pensée hindoue (qui lui a « appris à laisser vivre et s’étendre la pensée »), l’ « Essai sur l’Exotisme, une esthétique du divers » de Victor Segalen (1878 – 1919) – médecin de marine, puis archéologue, ethnographe, aussi poète et auteur du singulier récit « Les immémoriaux »1 – consiste à redéfinir l’exotisme en le débarrassant de ses connotations exclusivement géographiques, notamment tropicales et orientalistes, aux atours de distraction, et même de divertissement, pour la délectation du touriste ou du colon. Tourisme et colonialisme, deux figures ou modes de relation aux autres et au monde, dont il se déprend et se défend dans cet essai, et dont la théorie en est antithétique. Essai qui se présente comme un journal (de bord, de voyage, carnet de notes).

Bien que son expérience de voyageur au long cours soit fondatrice du choc exotique, c’est pourtant justement ce qui le pousse à (re)penser l’exotisme : comme diversité, altérité, différence, proche ou lointaine. C’est son essence, qui fait monde. Comment percevoir le divers, nommé l’exotisme en tant que ce qui est hors de soi, et comment ce choc en retour fait (se) sentir soi-même, s’identifier, s’individuer ? Il s’agit d’une relation entre identité et altérité.

Si Segalen a certainement influé sur une pensée de la diversité culturelle2, il a peu influencé la théorie esthétique. Dans le sens où l’aesthesis, en grec ancien, est la sensation, ou l’expérience esthétique, une esthétique du divers, « sensation de la diversité » et faculté à percevoir le divers, devrait être le soin et l’attention apportés en contrepoint du « conditionnement esthétique », pour citer un concept de Bernard Stiegler3, clôturant, amoindrissant, atrophiant les sens, ou les an-esthésiant : et ainsi devenant misérables et faibles, perdant la puissance des capacités humaines à sentir et à vivre. Réduisant l’existence.

Repenser l’esthétique, selon Bernard Stiegler, tient d’une « lutte pour l’organisation du sensible »4 : cette lutte est une « lutte pour la vie ». Pas simplement la vie biologique comprenant la sélection naturelle, ou encore les besoins en subsistance qui maintiennent toute vie, celle « des bêtes et des plantes » (Walter Benjamin, Critique de la violence, 1921), mais pour « ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue » (Bernard Stiegler, Ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. De la pharmacologie, 2010), ou une existence consistante.

Là où « le divers décroît » (selon Segalen), « le désert croît » (selon Nietzsche).

« Là est le grand danger terrestre. C’est donc contre cette déchéance qu’il faut lutter, se battre, – mourir peut-être avec beauté. Les poètes, les visionnaires, mènent toujours ce combat, soit au plus profond d’eux-mêmes, soit {…} contre les limites de la Connaissance. » Victor Segalen

L’exotisme, c’est « le pouvoir de concevoir autre ».

« Exotisme : garder le mot et renouveler la notion ». Pour Victor Segalen, il ne s’agit « par là que d’une chose mais immense : le sentiment que nous avons du divers ». Son livre est une recherche, où est étudié chacun des sens dans son rapport avec l’exotisme.

Exo : tout ce qui est en dehors.

Selon Wittgenstein, « Je suis mon propre monde », ou selon Leibniz, une monade.

L’exotisme ou le Divers selon Segalen, « son véritable nom est l’Autre ». Tout autre : divergent, différent, séparé, impénétrable. Étendre « la notion d’exotisme – à l’autre sexe. Aux animaux (mais non pas aux fous en qui nous nous retrouvons si bien !) ». À l’ailleurs, à l’histoire. « Passé ou Avenir. Fuite du présent mesquin ». Et à toute étrangeté. Sensorielle, sexuelle, raciale, biologique. Et dans cette dernière catégorie le non anthropomorphique, nommé par Segalen l’« ex-humain », et parfois l’ « inhumain », ce qui est externe à l’humain. Un organisme autre. Un corps étranger. Séparé. Incommunicable. Indigeste. Inassimilable.

L’exotisme, c’est encore de ne pas être chez soi. Dans l’identique, le connu, déjà vu, préconçu, confortable… Ni dans l’induit, le conduit, l’établi. Dans l’exotisme, il y a de l’inattendu. Où l’on éprouve un choc ! Une épreuve, une expérience. Un choc intérieur et extérieur, perturbant « le champ d’équilibre établi » dans le milieu vivant. L’inadaptation au milieu préserve la sensation d’exotisme, l’adaptation la dissout. La sensation d’exotisme, c’est « l’apostrophe du milieu » à l’exote, « qui le pénètre, l’assaille, le réveille et le trouble » et « qui n’est autre que la notion du différent ; la perception du Divers ; la connaissance que quelque chose n’est pas soi-même ; et le pouvoir d’exotisme, qui n’est que le pouvoir de concevoir autre. »

Segalen ajoute : « En étant arrivé à ce rétrécissement progressif d’une notion si vaste {…}, comprendre le Monde et les Mondes. »

Divers, variété et infini

À partir de ce renouvellement et de cette essentialisation de la notion, se peut embrasser la vastitude du monde, dans sa diversité et dans la variété des sensations : l’exotisme pourra « s’emparer de toutes les richesses sensorielles et intelligibles », s’embellir, se gonfler et se revivifier. « Laissons-lui reprendre chair » dans un mode libre jusqu’à l’infini. Et l’universel.

Selon le poète, exotisme et individualisme sont complémentaires, et l’un renforce l’autre, augmente son existence, son être-là, et la conscience de soi, tout en se concevant autre qu’il n’est. Entre identité et différence. Dans une impénétrabilité, et « une incompréhensibilité éternelle », qui fait perdurer le Divers, et sa sensation. « Et là toute la Différence, toute l’incompatibilité, toute la Distance, surgit, s’avère, se hurle, se pleure, se sanglote avec amour ou dépit. »

S’en réjouir ! « Et il s’éjouit dans sa diversité. »

Segalen écrit : « augmenter notre faculté de percevoir le divers, est-ce rétrécir notre personnalité ou l’enrichir ? {…} Nul doute c’est l’enrichir abondamment, de tout l’Univers » (l’empire agrandi de notre esprit sur le monde », Clouard cité par Segalen).

La sensation du Divers est entendue « comme partie intégrale du jeu de l’intelligence humaine », aptitude sensible que Segalen érigera en principe esthétique de sa/la connaissance du monde. « Ceux-là qui sont aptes à la goûter s’en voient renforcés, augmentés, intensifiés. »

Et cette distinction, distance, différence entre sujet et objet, entre soi et l’autre, ou même soi comme autre, cet exotisme, donne la liberté, et la possibilité, d’interpréter le monde, et par là-même de s’y relier.

Grâce à la sensation du Divers. Segalen : « la Diversité merveilleuse ! la Diversité savoureuse ! »

Cette aptitude sensorielle est aussi intellectuelle, ou du moins cérébrale.

Et s’il est question d’appréhender le Divers par les sens, l’interpréter signifie aussi sélectionner dans le divers, travailler dans la complexité de cette diversité. Segalen écrit, par exemple, qu’« en présence des Antinomies, oppositions catégoriques, l’Esprit devra prendre parti. Le pourra-t-il ? Bien ou Mal ? Continu ou Discontinu ? et tant d’autres… » Il donne aussi pour exemple les correspondances et différences entre les sens, des synesthésies ou des catégories, et interroge la capacité de discernement du sujet. « À côté de l’état Connaissance, instaurer l’état clairvoyance, non nihiliste, non destructeur » des qualités émergeant de la diversité, de ses nuances et variations, infimes et infinies. « Plus la Différence est fine, indiscernable, plus s’éveille et s’aiguise le sens du Divers. »

Saveur, intensité, énergie et lutte contre l’entropie

Pour Segalen encore : l’exotisme est « l’ivresse du sujet à concevoir son objet ; à se connaître différent du sujet ; à sentir le Divers. Et sans doute rien de plus ne sera inventé. Mais pour eux j’ai cet espoir, que la saveur ensuite sera plus grande et plus tenace et la liberté de son jeu démesurée ; et c’est pour ceux-là que j’écris. »

La dégradation de l’exotisme inquiète Segalen, et l’intensité de la sensation inscrite dans ces quelques mots n’existe que par le divers : « Sentir fortement, agir de même ».

Plusieurs facteurs à cette « Dégradation du Divers ». Et déjà l’on perçoit dans les écrits de Segalen une mondialisation standardisante, une raison calculante ou rationalisation – passant, comme déjà cité, par le colonialisme et le tourisme -, capitalisant les ressources, naturelles et culturelles, de la terre comme de l’humain. Cela tendant vers un réductionnisme.

Et Segalen d’y percevoir un phénomène : l’entropie. « L’entropie : c’est la somme de toutes les forces internes, non différenciées, toutes les forces statiques, toutes les forces basses de l’énergie. {…} Mais je me représente l’entropie comme un plus terrible monstre que le Néant ». La tiédeur de l’entropie, ou la fadeur de la vie. Alors que la quête sensitive du divers par Segalen est celle de la saveur et de l’intensité de l’existence.

Pour autre épreuve au divers, à sa réalité, Segalen souhaite interroger la matière, à partir des connaissances scientifiques, surtout biologiques, qui lui sont contemporaines, matière « qui enseigne un monde discontinu », une infinité, des « différences fondamentales » : « un réseau d’un filigrane très ténu striant des champs qu’on avait cru tout d’abord d’un seul tenant ». En opposition avec une « fusion croissante », et la dissipation de l’énergie. Et l’on pourrait espérer que dans l’évolution, il y ait éternellement une « erreur créatrice ». De diversité.

Cette lutte contre le chaos, contre le nihilisme, « n’est point comme unique ressort d’esthétique, mais comme la Loi fondamentale de l’Intensité de la Sensation, de l’exaltation du Sentir ; donc de vivre. C’est par la différence, et dans le Divers, que s’exalte l’existence ». Là est « la valeur de la Vie ». Et rechercher l’Exotisme, « source d’énergie – mentale, esthétique ou physique », est chercher « l’Intensité, donc la Puissance, donc la Vie. »

Vers une esthétique

« Je garde au mot esthétique le sens qui est celui d’une science précise… »

C’est ainsi que pour Segalen, l’esthétique « est le plus merveilleux outil de connaissance. C’est la connaissance qui ne peut et ne doit être qu’un moyen non pas de toute beauté du monde, mais de cette part de beauté que chaque esprit, qu’il le veuille ou non, détient, développe ou néglige. C’est la vision propre du monde. »

C’est avec cette valeur que l’on doit considérer le Divers de la sensation : comme une attention au monde, à soi autant qu’à l’Autre, contrairement à une distraction dans son acception de divertissement.

Le divers se distingue du divertissement.

Il est forme de vie, et formes de la vie.

Dans leur formation, production, sélection.

Exosomatisation(s) du vivant diversifié, et capacité ou faculté de l’intelligence humaine, de la noèse, à percevoir et sentir le divers : ou une esthétique exotique, dans le sens précisé et densifié de Victor Segalen, sensation du divers, de l’altérité, de la différence. Ouverture des sensations au(x) monde(s). Au tout Autre. Dans leur pluralité et singularité. Intensité et infinitude. Telle est la mesure de la vie humaine.

« Et il se réjouit dans sa diversité ».

Poétique, ou l’Imago mundi

Cet essai, à travers cette esthétique du divers, est aussi une méthode, un procédé pour l’écrivain, ou une poétique.

« Ceci, universel, n’est que ma vision à moi, artiste : voir le monde et puis dire sa vision du monde. » Ou l’écrire.

Segalen tente là « la contre-épreuve » à certains de ses contemporains, écrivains ou peintres. De cet Imago Mundi, son lieu et sa formule, pour citer Rimbaud5, sont « les Choses Premières, au-dessous desquelles il n’y a Rien. ». Du fond même des choses », et les révéler, par le choc éprouvé, et par des formes d’écritures inédites, dans un rapport à l’Objet, qui bien que non ontologique, alterne entre intériorité et extériorité, et dans une scrutation, une attention, une finesse de la perception, est ouverture du sujet au « monde extérieur ».

Aptitude dont Segalen écrit qu’elle « fait le fond personnel de cette attitude que je crois mienne, depuis que systématisée ainsi… », et enfin « où je pourrai jeter sous forme de petites proses courtes, denses, non symboliques, tout l’inverse de ma propre vision. » Il en conclut « qu’une seule attitude est possible, le subjectivisme absolu » : la forme naît de choix, donc d’une sélection, opérée par l’auteur grâce à une ouverture sensorielle, ou sensible, et comme « justification esthétique complète ».

La « Loi d’Exotisme », constate Segalen, « que j’avais cru d’abord de seule esthétique personnelle », est vaste, et face à la dégradation de ses valeurs, il se résout d’y convoquer « qu’ils le veuillent ou non, – LES HOMMES, MES FRERES, – QUE JE LE VEUILLE OU NON. » Poétiquement, à la suite du Bovarysme, et politiquement, avec – ou contre – la première guerre mondiale et la bassesse de son antagonisme, il voudrait montrer que « c’est maintenant la mise en valeur du Divers, dans ses formes diverses, qu’il s’agit d’exécuter », dans « une communauté d’effets ». Et il a la conviction que le Divers est « une doctrine bonne à tous, efficace, active » et l’« Exotisme, source d’énergie, mentale, esthétique ou physique ».

À venir de l’Exotisme, et Divers du monde

Victor Segalen décrivait ainsi le plan de son essai :

« Livre Un : la Dégradation du divers.

Livre Deux : Or le Divers est source de toute énergie.

Livre Trois : La Ré-intégration du Divers »

Cela dans le mouvement d’un « Constat-Désespoir-Relancée ».

Ainsi de cette lutte contre les limites de la connaissance et pour un accès plein et savoureux

au(x) monde(s). Segalen conçoit l’Exotisme comme un « Système du Monde ».

L’« Avenir est-il exotique ? » demandait-il.

« Mais peut-être qu’en d’autres lieux de l’Univers se forment de nouveaux mondes Divers. »


NOTES

1 « Les immémoriaux », par Victor Segalen, 1907. Récit de la lutte culturelle des maoris face à la colonisation et la christianisation occidentales, y perdant leurs rites, leur mémoire et leurs mots, jusqu’à leurs noms, donc leurs identités. Présentation de l’ouvrage : https://www.livredepoche.com/livre/les-immemoriaux-9782253160571

2 Dont l’un des fameux représentants était l’écrivain et poète Edouard Glissant, ainsi que ceux qu’il a réuni autour de lui, comme notamment Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau.

3 Stiegler, Bernard, De la misère symbolique, Galilée, 2004

4 La lutte pour l’organisation du sensible, colloque sous la direction de Bernard Stiegler et Georges Collins, Cerisy-la-Salle, juin 2004

5 Victor Segalen a écrit Le double Rimbaud, publié dans la revue Mercure de France en 1906


BIOGRAPHIE DE COLETTE TRON

Colette Tron est auteur, critique et directrice artistique de l’association Alphabetville. Elle s’attache à un travail d’auteur dans le champ de la poésie, en utilisant différents supports (du livre aux technologies numériques) et en questionnant leur fonction par des expériences de création spécifique à chacun d’entre eux. Elle collabore avec des artistes de différentes disciplines, en France et à l’étranger, lors d’ateliers, résidences ou festivals. Elle publie des textes de poésie en revue, et pratique la lecture publique et la performance en ligne.